SCHNOUKY
Vorführungstermine:
Die Vorstellungen mussten aus persönlichen Gründen verschoben werden. Die neuen Daten: 20. und 21. Dezember 2022
Un monologue basé sur des lettres d’Andrée Mayrisch à sa mère
avec Eugénie Anselin
Mise en scène Antoine de Saint Phalle
Les représentations ont du être reportées pour raisons personnelles, les dates de la reprise vont être communiquées en temps voulu.
Die Vorstellung musste aufgrund der Covid-Maßnahmen verschoben werden. Die Daten werden zu einem späteren Zeitpunkt bekannt gegeben.
Conception et choix des textes : Marc Limpach / Charel Meder
Conception lumière : Pascal Klein
Assistante à la mise en scène : Sara Goerres
en français avec une courte introduction en luxembourgeois
Une coproduction entre le théâtre des Casemates et le Centre Culturel Régional opderschmelz, le CNL et la Fondation Robert Krieps
« Je voudrais vivre toutes les vies et rester toujours jeune. [...] Je voudrais au moins pendant un temps vivre la vie de l’autre côté et me prouver que je sais aussi me débrouiller dans une autre position sociale. Je t’en prie, ne me donne plus d’ordres, cela ne fait que me rebiffer et je ne ferai jamais une chose à laquelle je n’aurai pas donné mon consentement intérieur. Je vis maintenant en pleine indépendance, et il me semblerait impossible qu’il en fût autrement. C’est très agréable de se sentir ainsi son propre maître. Ton fils »
Lettre à Aline Mayrisch du 9 février 1919
Mais qui se cache donc derrière ce « fils »? Andrée Mayrisch, une jeune femme courageuse et volontaire qui rêve d’indépendance et que ses amis surnomment « Schnouky ».
Née en 1901 à Dudelange, fille unique du célèbre couple Aline et Émile Mayrisch, elle jouit d’une éducation privilégiée et libérale, mais reste pour beaucoup la grande « méconnue des Mayrisch ». A 17 ans, Andrée quitte le Luxembourg pour étudier : Genève d’abord, puis Paris, Londres et finalement Berlin. Elle y fréquente les personnes les plus en vue du moment, ambassadeurs, femmes à salon, professeurs et écrivains célèbres. Parmi eux, Pierre Viénot, dont elle deviendra en 1929 la l’épouse, mais surtout la collaboratrice. A travers les nombreuses lettres de Schnouky à sa mère Aline, nous allons suivre une jeune femme qui évolue dans cette période incertaine d’entre-deux guerres et s’engagera résolument dans le mouvement progressiste et socialiste. Dotée d’un esprit libre et moderne, d’un franc-parler hors du commun, elle nous partage son quotidien, ses pensées intimes et son profond désir de s’engager dans la société. Un siècle plus tard, c’est à la fois passionnant et troublant de constater à quel point les réflexions et les doutes de cette jeune femme font écho à la crise de sens, politique et sociétale à laquelle notre génération est confrontée aujourd’hui.
Andrée Viénot-Mayrisch, genannt Schnouky, die 1901 in Düdelingen geborene Tochter von Emile und Aline Mayrisch, war eine unglaublich interessierte, engagierte, mutige, mitfühlende und meinungsstarke Frau. Der Monolog basiert hauptsächlich auf den klugen und spritzigen Briefen die die junge Andrée Mayrisch an ihre Mutter Aline in den 1920er Jahren schreibt. Mit ihrem Mann Pierre Viénot, beide hatten sich in proeuropäischen Initiativen kennengelernt und heirateten 1929, lebte sie eine Zeitlang in Berlin und konnte das Aufblühen der reaktionären Kräfte in der Weimarer Republik aus nächster Nähe beobachten. Die spannende Geschichte einer jungen Frau aus Luxemburg, die auszog die Welt zu erkunden und zu verändern.
Qui était Andrée Viénot-Mayrisch?
Andrée Mayrisch était issue d’une famille d’industriels luxembourgeois. Son père, Émile Mayrisch (décédé en 1928), directeur de l’usine métallurgique de Dudelange, fut en 1911 à l’origine de la constitution de l’ARBED dont il devint président en 1920 et était l’initiateur, en 1926, de l’Entente internationale de l’acier. Sa mère, Aline de Saint Hubert, fondatrice de la Croix-Rouge luxembourgeoise, recevait les milieux littéraires européens dans son château de Colpach. Ses parents, non croyants, l’avaient élevée dans une atmosphère très libre, sans les contraintes habituellement imposées aux filles de son temps. Très jeune, Andrée Mayrisch participa aux activités des guides « les campeuses bronzées » à Dudelange. Élevée dans cette haute bourgeoisie intellectuelle, Andrée Mayrisch devait rapidement dépasser la tradition familiale d’action sociale pour s’engager dans le mouvement socialiste. Après son baccalauréat, passé au Luxembourg, elle chercha sa voie :
elle accomplit une année d’études médicales en Suisse, puis elle passa trois semaines à l’Institut d’études politiques de Paris qu’elle abandonna, trouvant les idées trop teintées de libéralisme, pour la London School of economics, où elle obtint une licence d’économie politique en 1923. C’est dans la capitale anglaise qu’elle adhéra au Cercle d’études socialistes. Sa formation fut complétée par de nombreux voyages : Suisse, Italie, URSS (en juin 1925) et Allemagne (d’octobre 1925 à janvier 1926). En 1923, à Pontigny, elle rencontra Pierre Viénot qu’elle épousa, le 18 juillet 1929. Le couple Viénot vécut à Berlin jusqu’au début de 1930. A leur départ pour la France, Pierre publia un ouvrage de 150 pages, Les incertitudes allemandes, paru en 1931, et qui reçut le prix de la Nouvelle Europe. Il y constatait la crise de la bourgeoisie allemande, prédisait l’effondrement politique de l’Allemagne et s’inquiétait de la montée du nazisme et de l’irrationnel. En France, le couple vécut dans les Ardennes où Pierre fut élu député républicain-socialiste en 1932. Andrée, qui assurait le secrétariat politique de son époux, avait adhéré au Parti socialiste (SFIO) dès son retour en France. En 1936, elle fut attachée au cabinet de son mari, sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement de Léon Blum, qui adhéra à la SFIO le jour de la chute du premier gouvernement de Front populaire. Elle partagea ses options antimunichoises. Après la défaite militaire de la France en juin 1940, Andrée embarqua avec Pierre à bord du Massilia. Elle l’assista lorsqu’il fut arrêté et emprisonné par le régime de Vichy. Installée dans les Alpes-Maritimes, elle participa à la reconstruction du Parti socialiste clandestin. Le 27 avril 1943, Pierre rejoignait le général de Gaulle à Londres. Après le décès prématuré de Pierre, le 20 juillet 1944, André poursuivit ses activités résistantes. Le 25 juin 1946, Andrée Viénot fut désignée comme sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale, chargée de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement Bidault (juin 1946-novembre 1946). Elle conserva ce poste dans l’éphémère gouvernement Léon Blum (décembre 1946-janvier 1947). Elle sera un maire très engagé de Rocroi de 1953-1976 (!). Elle milita dans divers comités anticolonialistes et en 1958 elle entre au Comité central de la Ligue des droits de l’homme. En 1963, elle accueille à Rocroi le général de Gaulle mais déclare s’adresser plutôt à l’ancien chef de la France libre qu’à celui de la Ve République : elle se proclame adversaire du régime institué en 1958 qu’elle rejette comme menace autoritaire pour les libertés républicaines. Elle rejoint le Parti socialiste nouvellement créé en décembre 1972. Un voyage en Chine, en 1974, représenta un de ses derniers enthousiasmes politiques. Dans son testament, Andrée Viénot, céda les œuvres d’art familiales à la Croix-Rouge, sa mère ayant, avec son accord, préalablement légué son château de Colpach, à son décès en 1947.
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La lecture est adaptée pour les personnes aveugles ou malvoyantes.